Chapitres
Janvier 2019 — Dix ans de réflexion... et davantage, sur un sujet qui ne psssionne ni les spécialistes, ni les amateurs, et conserve de ce fait tout son mystère. Il sera donc question de l'origine du projet, de ce qui motive la décision de le publier et surtout, de la démarche qui l'anime.
Avant-propos
L'importance historique du field holler est soulignée dans chaque ouvrage traitant des origines du blues. Mais au-delà de cette réputation d'antériorité, l'appellation désigne des formes d'expression très différentes ; le premier objectif de cet ouvrage sera donc de fournir quelques points de repère.
À ce souci de clarification s'ajoute naturellement un intérêt personnel pour une manifestation vocale réputée « primitive », l'émotion ressentie à la fin des années 1970 en entendant la voix puissante de Texas Alexander ouvrir la seconde face d'une célèbre anthologie publiée par Fokways. Ce chant étrange et fascinant, qui semblait surgir du fond des âges, correspondait à la forme archaïque de holler identifiée à plusieurs reprises dans les enregistrements de terrain réalisés par John et Alan Lomax.
Avant de souscrire — ou non — aux thèses qui ont fait la réputation de ce type de chant (résurgence africaine, mode de communication entre esclaves, préfiguration du blues, etc.) il est indispensable d'examiner ses diverses manifestations. Une ébauche de ce travail avait été publiée dans l'Encyclopédie Routledge en 2004, elle s'est enrichie par la recherche systématique des témoignages, une relecture critique des commentaires qui les accompagnent depuis un demi-siècle et surtout, l'analyse de quelques centaines de documents sonores.
Notes
« The act of referring to hollers to establish a historical relation with the Blues or with African practices went hand
in hand with the inability of giving a proper description of what hollers actually were, how they were composed or used,
what they were communicating. »
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